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The Goose Village


Le passé connu de Goose Village, quartier du sud-ouest de Montréal qui fut démoli en 1964, est toujours évoqué avec tendresse par les personnes qui y ont vécu et qui l’appellent encore leur chez-soi. La volonté de mettre au jour et de creuser profondément l’histoire de ce quartier autrefois florissant n’est pas seulement motivée par mon intérêt de longue date pour les genres du portrait et du récit oral, ou par les fondements de ma pratique artistique. Elle est intrinsèque à mes racines dans la ville et à mon identité en tant que Canadienne de deuxième génération. Si je suis inexorablement liée à cette communauté manifestement très unie, c’est en raison de mon héritage, étant issue d’une famille immigrante, et puisque c’est là que les membres du côté paternel de ma famille se sont installés quand ils émigrèrent de la Calabre en Italie.      

























Goose Village, ou Village-aux-Oies, est situé sur un territoire autochtone non cédé. Il se trouve entre le pont Victoria et le canal de Lachine, du côté sud de Pointe-Saint-Charles, près du fleuve Saint-Laurent. L’arrondissement de six rues était autrefois d’une très grande richesse culturelle. Au début des années 1900, la démographie était composée de gens d’origine britannique, irlandaise, canadienne-française et écossaise. Cependant, la structure de la population du quartier a changé après les Première et Seconde Guerres mondiales, avec l’arrivée de gens de la Pologne et de l’Ukraine, et avec la troisième et plus grande vague de migration en masse depuis l’Italie. À la fin des années 1950, Goose Village était en grande partie composé d’immigrants et d’immigrantes venus d’Italie.

















En 1964, en préparation d’Expo 67, l’administration municipale du maire Jean Drapeau (1954-1957, 1960-1986) décréta la démolition du quartier en entier pour faire place à l’éphémère Autostade, un centre sportif, et à son parc de stationnement, rasant 350 immeubles et expropriant 1500 personnes. Malheureusement, comme c’est souvent le cas en développement urbain et en période de modernisation, les voix et les opinions des résidents et résidentes ne furent pas entendues ou respectées durant le processus décisionnaire. Ajoutant l’insulte à l’injure, l’Autostade a connu la décadence moins de dix ans plus tard et fut démoli en 1976.